À propos du petit vagabond
L'HÉRITAGE DE CHAPLIN
« Pour moi, la chose la plus drôle au monde est le ridicule des imposteurs et des personnes prétentieuses qui occupent des postes élevés. »
(Charlie Chaplin)
Charlie Chaplin a laissé au monde un héritage cinématographique d’excellence, aux qualités civiques et humanitaires incomparables. Son œuvre, sculptée dans l’argile humaine, se fait l’écho de mille injustices qu’il faut surmonter, et parfois même combattre, et qui concernent les plus faibles et les plus vulnérables de ce monde.
Parmi ses nombreuses œuvres, l’artiste et cinéaste s’est inspiré pour ses films les plus aboutis d’événements historiques majeurs qui ont façonné la société pendant un siècle entier ;
- Épaules Armes L'absurdité de la Première Guerre mondiale
- L'immigrant Le migrant fait signe à Ellis Island
- Les Temps Modernes Les difficultés de la Grande Dépression
- Le Grand Dictateur La montée de l'autoritarisme en Europe
- Un roi à New York inspiré par la campagne de peur des années McCarthy tandis que la guerre froide enveloppe le monde entier de terreur sous l'ombre du nucléaire.
« Je ne veux pas envoyer de messages à l’humanité, je montre seulement certaines conditions de l’existence présente et je le montre de manière symbolique et pratique. Mais la vérité est qu’un artiste ne peut ignorer ce qui se passe autour de lui, il ne peut oublier l’environnement dans lequel il vit. »
(Charlie Chaplin)
Chaplin, humaniste, valorise les gens plus que leur statut social, leur quête du bonheur plus que leur soif de pouvoir. Il est révolté par le sort misérable des laissés-pour-compte et des défavorisés. La crise de 1929 le choque. Le chômage, la mécanisation et la spéculation l'inquiètent. La prolifération inexorable de l'idéologie fasciste dans l'entre-deux-guerres, alimentée par l'inaction des plus puissants du monde, le révolte.
Son personnage iconographique, le Clochard, offre un message de dignité à ceux qui ont été laissés pour compte, mettant en perspective la condition humaine des mille vagabonds d'un monde dont il est non seulement le plus irrévérencieux défenseur, mais aussi le plus noble, le plus engagé et le plus sympathique des représentants.
Chaplin scénariste tabasse dignitaires, dames snobs, messieurs bedonnants en haut-de-forme, policiers, juges, pasteurs hypocrites, patrons froussards et officiers de l'armée. Le cinéaste démolit toute forme de bienséance ; son Clochard pince les fesses des statues et lance des tartes aux empereurs, aux stars et aux archevêques.
En même temps, il revendique la dignité des gens du peuple, des ménagères, des chômeurs, des émigrés, des tailleurs, des condamnés, des ouvriers et des soldats, dont il se déguise en tous les costumes. Les facéties qu'il déchaîne contre les puissants ont un caractère cynique qui plaît aux masses.
Le cinéaste sait une vérité essentielle : son art s'adresse au grand public, son public est constitué en très grande majorité d'ouvriers et de gens ordinaires, dont le personnage de Charlie le Clochard est, à plus d'un titre, la représentation la plus éloquente de leur solidarité. Son cœur, ses origines, ses opinions le placent naturellement du côté des défavorisés compte tenu de sa propre histoire d'enfant de la rue.